
Alors que la ministre de l’Éducation, Sonia LeBel, songe à retirer les plafonds d’heures travaillés dans le réseau scolaire, les fédérations du réseau collégial demandent à Martine Biron, ministre de l’Enseignement supérieur, qu’elle mette fin, sans délai, au gel d’embauche dans les cégeps.
La Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), la Fédération du personnel de soutien de l'enseignement supérieur (FPSES-CSQ) et la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ) estiment que la ministre Biron fait face à un premier test de leadership. « Quelques semaines après sa nomination, le temps est venu pour la ministre de montrer qu’elle est sérieuse dans sa volonté de défendre les intérêts du réseau collégial. L’augmentation du nombre d’étudiantes et d’étudiants dans les établissements nécessite que des décisions courageuses soient prises rapidement. Dans les derniers mois, les compressions et le gel d’embauche ont fragilisé les cégeps. La ministre doit redonner de l'oxygène au réseau collégial afin qu’il ait les moyens de se développer et de lui permettre de poursuivre son rôle de leader dans les différentes régions du Québec », ont déclaré Youri Blanchet, président de la FEC-CSQ, Valérie Fontaine, présidente de la FPSES, et Éric Cyr, président de la FPPC.
Mettre fin à la surcharge
Les fédérations du réseau collégial de la CSQ estiment que les décisions des derniers mois ont entraîné une surcharge pour le personnel. « Le gouvernement s’est défendu d’affecter les services aux étudiantes et aux étudiants, mais c’est mal connaître le fonctionnement des cégeps. Quand les collègues ne sont pas remplacés ou qu’ils doivent jongler avec une tâche qui serait normalement effectuée par deux ou trois personnes, c’est l’ensemble du personnel qui en ressent les effets », précise Éric Cyr.
« Bien que le personnel enseignant ne soit pas directement touché par le gel d'embauche, il n'en demeure pas moins que la situation actuelle met une pression importante sur la tâche et les moyens qui supportent la pédagogie. Les différents effets négatifs induits par la situation actuelle rend plus difficile l'atteinte d'un enseignement de qualité, en plus de miner le soutien aux étudiantes et aux étudiants, mettant par le fait même en jeu leur réussite. », a expliqué le président de la FEC, Youri Blanchet.
Le gel sert de paravent aux abolitions de postes
Depuis le 1er novembre 2024, le gouvernement a ordonné un gel de recrutement qui a laissé de nombreux postes vacants dans les établissements. En mai, les directions de cégeps ont dû abolir ces postes vacants afin de réduire les écarts budgétaires créés par la coupure de 151 millions, mais ces postes avaient lieu d’être. Cette décision a mis fin à plusieurs projets.
« Le personnel de soutien était déjà en sous-effectif pour répondre adéquatement aux besoins. Cette année, la situation se détériore à vue d’œil. Avec ses mesures draconiennes imposées au réseau collégial, le gouvernement envoie un bien mauvais message. On demande à Martine Biron de mettre fin à l’hémorragie que vivent les cégeps. La balle est dans son camp. Elle doit prendre le parti du réseau collégial », a conclu Valérie Fontaine, présidente de la FPSES.