Alors que nous amorçons une nouvelle session, je souhaite tout d'abord vous adresser mes salutations chaleureuses. Les mois qui viennent de s'écouler ont été marqués par des défis de taille et une mobilisation exemplaire. La négociation qui nous a tous tenus en haleine est maintenant derrière nous (ou presque selon les retards dans le versement des augmentations salariales…), et je tiens à saluer l'engagement et la solidarité dont vous avez fait preuve tout au long de ce processus. Grâce à votre détermination, nous avons remporté des gains qui permettront d'améliorer nos conditions de travail et d’enseignement.
Cependant, il est important de reconnaître que la fin de cette négociation ne signifie pas la fin des défis à relever. Plusieurs problèmes demeurent, et de nouveaux enjeux se profilent déjà à l'horizon. Parmi ces défis, outre le problème du manque d’investissement dans les infrastructures, l'intelligence artificielle (IA) occupe une place prépondérante. L'émergence rapide de l'IA dans nos institutions et dans nos pratiques pédagogiques soulève des questions complexes sur la nature même de l'enseignement et sur le rôle que nous devons jouer dans ce nouvel environnement. Comment intégrer ces technologies tout en préservant le sens de notre profession? Comment préparer nos étudiants à un avenir où l'IA sera omniprésente, sans pour autant négliger le développement de leur pensée critique et de leur humanité? Ce sont là des questions auxquelles nous devrons réfléchir collectivement dans les mois à venir notamment en siégeant à l’instance de concertation mise en place par le ministère de l’Enseignement supérieur.
L’enjeu de la réussite étudiante mis à l’agenda par le plan d’action sur la réussite en enseignement supérieur (PARES) demeure également d’actualité. Deux rapports ont notamment été publiés, l’un sur le français et l’autre sur les cours défis, et ne resteront sans doute pas lettre morte. Il s’agira donc de poursuivre notre implication sur ce dossier qui vous tient à cœur comme l’avait révélé notre sondage au tout début de la négociation.
Toutefois, au-delà de ces enjeux particuliers, il est essentiel de ne pas perdre de vue l'essence même de notre métier : l'enseignement et le rapport au savoir que nous entretenons et développons avec nos étudiantes et nos étudiants. En cette période de bouleversements technologiques, sociaux et climatiques, notre rôle en tant que prof est crucial. Nous devons continuer à cultiver la passion du savoir, à encourager la curiosité intellectuelle et à transmettre les compétences nécessaires pour que nos étudiant(e)s deviennent des citoyennes et des citoyens éclairés et engagés.
Dans ce tourbillon qu’est la rentrée, je vous encourage également à continuer à vous faire entendre dans vos cégeps par la voix de vos syndicats locaux qui effectuent un travail indispensable. Du côté de la fédération, nous continuerons à porter vos revendications et à promouvoir la profession auprès des instances gouvernementales. Face aux injonctions de toutes sortes concernant nos pratiques, il est en effet toujours nécessaire de rappeler ce qui fait le cœur de notre profession : la transmission du savoir et l'accompagnement de nos étudiants dans leur parcours.
Je vous souhaite à toutes et à tous une session remplie de succès, de découvertes et de satisfactions professionnelles. Ensemble, continuons à bâtir un avenir où l'éducation reste un pilier central en vue de construire une société plus juste et plus écologique. À ce titre, je vous donne rendez-vous le 27 octobre pour la suite du monde : Ensemble pour la suite du monde.