Youri Blanchet, président de la FEC-CSQ
Je ne pourrais commencer cette nouvelle année sans parler de ce qui est sur toutes les lèvres depuis le mois de décembre, j’ai nommé ici ChatGpT. En effet, l’avènement d’un accès grand public à des outils d’intelligence artificielle, tant au niveau de l’image que de l’écrit, nous amène notamment à nous questionner sur nos méthodes d’évaluation afin de pouvoir nous assurer que ce que nous corrigerons ne sera pas issu du « cerveau » d’une IA, mais que la production à évaluer provienne bel et bien de nos étudiant.es. Ce nouvel épisode de la révolution numérique implique donc, autant sinon plus que les précédents, une nouvelle charge de travail pour les profs. Ce qui relevait du domaine de la science-fiction, il n’y a pas encore si longtemps, fait maintenant partie de nos vies. Ce brouillage des pistes entre l’humain et la machine ne doit pas nous faire oublier cet élément important et essentiel de l’expérience humaine que représentent les relations interpersonnelles et qui demeurent un liant plus que nécessaire, tant au niveau du syndicalisme que dans toutes les sphères de nos vies.
Outre cette préoccupation commune et légitime concernant les nouveaux outils de l’IA, plusieurs autres dossiers nous tiendront occupé.es cet hiver, en commençant bien entendu par la négociation et tout ce que cela implique de rencontres, de consultations et de décisions parfois déchirantes. En ces temps parfois incertains, le slogan du Front commun « Nous, d’une seule voix » représente un bel appel à la solidarité. Parallèlement à cela, nous devrons continuer à nous mobiliser afin que la place de l’enseignement supérieur soit reconnue et valorisée, tant auprès de la population que de notre gouvernement. Nous souhaitons ardemment que madame Déry, notre nouvelle ministre, soit une alliée dans ce dossier. Aussi, nous surveillerons de près le dépôt du budget en mars prochain, afin de voir quelle place l’enseignement supérieur aura par les investissements et dépenses que nous y retrouverons, particulièrement dans un contexte inflationniste. Nous pourrons également voir l’impact sur l’ensemble du budget de la distribution des chèques électoralistes de la CAQ en décembre dernier, une mesure fortement critiquée mise en place par le gouvernement pour contrer soi-disant les effets de l’inflation chez les contribuables québécois.es.
Comme autres sujets, la liberté académique continuera assurément de nous préoccuper tout comme les moyens qui peuvent être mis en place pour favoriser la réussite de nos étudiant.es et le financement qui doit y être associé. À ce sujet, plusieurs rapports, notamment sur la maîtrise du français, qui seront déposés au cours de l’année, retiendront sans aucun doute notre attention. De plus, bien que les préoccupations environnementales puissent apparaître pour plusieurs à la marge de notre contrat de travail, il faudra réfléchir à ce que nous pouvons faire pour participer à la réduction des GES, il en va de l’avenir même de l’humanité, ce qui n’est pas rien. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une conférence sur la décroissance est déjà planifiée pour l’instance de fin d’année de notre organisation. Je terminerai cette liste non exhaustive des sujets qui figureront au menu cet hiver en vous souhaitant une excellente année 2023 qui, espérons-le, s’avérera à la satisfaction de nos aspirations syndicales. Que cette prochaine année soit sous le signe de la générosité, de la félicité et de la solidarité. Bien que je vous la souhaite remplie d’engagements et d’accomplissements, j’ose espérer qu’elle soit aussi douce et généreuse en moments de loisir.
Bonne année et au plaisir de croiser votre chemin en 2023 !