Réunis en instance, les membres de l’Alliance des syndicats de professeures et professeurs de cégep (ASPPC) ont voté à l’unanimité en faveur du rejet des offres du Comité patronal de négociation des collèges (CPNC). Avec cette prise de position, les déléguées et délégués des syndicats font le constat d’un grand écart entre, d’une part, la prétention patronale de valoriser le personnel et, d’autre part, le contenu réel du dépôt patronal.
« Si nous identifions plusieurs problématiques communes avec la partie patronale, force est de constater que les solutions proposées s’avèrent parfois diamétralement opposées aux nôtres. Par exemple, ce n’est pas en réduisant nos droits quant à l’accès aux congés et à l’invalidité que les cégeps vont favoriser l’attraction et la rétention du personnel enseignant! », de s’exclamer Yves de Repentigny et Youri Blanchet, respectivement vice-président de la FNEEQ-CSN et président de la FEC-CSQ.
Absence de la ministre et manque de considération pour l’enseignement supérieur
Alors que les négociations du secteur public semblent plus centralisées que jamais, l’absence de la ministre de l’Enseignement supérieur lors des annonces du Conseil du trésor soulève plusieurs questions dans le milieu collégial compte tenu de la présence de ses collègues des secteurs de l’éducation et de la santé. « Ce premier pas du gouvernement vers le renouvellement des conventions collectives des profs de cégep manque significativement de considération pour l’enseignement supérieur », ajoutent les représentants de l’ASPPC.
Rappelons que les quatre thèmes de négociation proposés sont : actualiser l’offre de services et de formation, adapter l’organisation du travail aux besoins des étudiantes et des étudiants, faire face aux enjeux de main-d’œuvre et mettre à jour certaines conditions de travail. Aucune mention concernant les préoccupations de nos membres sur la précarité et la tâche. « Le dépôt patronal présente à certains égards une vision inquiétante pour l’avenir du réseau collégial public. Nous ne pouvons que soulever de sérieuses inquiétudes, alors que, pour la partie patronale, l’enseignement à distance semble représenter une réponse miracle à tous les défis des cégeps que constituent le manque de ressources, la croissance des effectifs et la multiplication des besoins particuliers de la population étudiante. Il nous apparaît incompréhensible de faire fi de toute l’expérience pandémique et de ses effets sur la santé mentale ainsi que sur la réussite », précisent Youri Blanchet et Yves de Repentigny.
Un appel à la mobilisation pour appuyer la négo en 2023
« Dès le début de l’année 2023, les membres de l’ensemble des syndicats de profs de cégep réunis au sein de notre alliance seront appelés à participer en grand nombre aux assemblées générales afin de répondre aux dépôts patronaux et de planifier les actions collectives de mobilisation de l’ASPPC et du Front commun », concluent les deux porte-parole.
Rappelons que la présidente du Conseil du trésor a présenté les offres de la table centrale (salaires, retraite, droits parentaux, disparités régionales, etc.) le 15 décembre dernier. Les membres du Front commun ont réagi pour dénoncer les offres : « Appauvrir les travailleuses et les travailleurs des services publics, la pire des solutions ». Les conventions collectives des enseignantes et enseignants de cégep arrivent à échéance le 31 mars 2023.
À propos
L’Alliance des syndicats de professeures et professeurs de cégep (ASPPC) regroupe l’ensemble des 61 syndicats du personnel enseignant du réseau collégial. Représentant plus de 20 000 personnes dans l’ensemble du Québec, l’ASPPC réunit les forces de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et de la Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ) en vue du renouvellement des conventions collectives, qui arrivent à échéance en mars 2023. Cette alliance sectorielle s’ajoute au regroupement intersectoriel en front commun des centrales syndicales.