La réussite et le bien-être : plus que des cibles chiffrées

2 septembre 2021

La Fédération des enseignantes et des enseignants de cégep (FEC-CSQ) accueille favorablement le plan d’action sur la réussite et la santé mentale en enseignement supérieur doté d’un budget de 510 M de dollars, dont 450 M pour la réussite. Cependant, elle invite le ministère à prendre en compte les effets de la pandémie et également à ne pas répéter les erreurs du passé quant aux stratégies utilisées.

« La pandémie a exacerbé les enjeux liés à la réussite et à la santé mentale des jeunes aux études supérieures. Nous partageons donc les objectifs présentés aujourd’hui par la ministre McCann, mais il sera toutefois indispensable de prendre en considération le fait que les acquis scolaires ont été fragilisés par les cours à distance. Fixer des cibles de réussite irréalistes risque d’ailleurs d’augmenter inutilement la pression sur des profs également épuisé.e.s par 18 mois de pandémie  », de déclarer Lucie Piché, présidente de la FEC-CSQ.

Rappelons qu’à l’occasion du Chantier sur la réussite en enseignement supérieur, la FEC-CSQ a publié un rapport faisant état d’un certain échec de la gestion axée sur les résultats, c’est-à-dire la fixation de cibles de réussite par les gouvernements successifs qui, depuis une vingtaine d’années, n’ont jamais été atteintes. Les taux de réussite ont plutôt stagné.

« Au cours des dernières années, on a pu  constater une augmentation de 17 % des cadres dans nos cégeps, alors que la proportion de profs est demeurée stable. Au-delà des plans de réussite et de la reddition de compte, il faut donc mettre les ressources là où elles comptent, c’est-à-dire dans la salle de classe. Le temps qui sera accordé aux profs est d’ailleurs un allié incontournable pour atteindre les objectifs ciblés, tant pour la réussite que pour la maîtrise du français ou encore pour le développement d’équipes multidisciplinaires au sein desquelles notre expertise professionnelle devra par ailleurs être respectée », ajoute Lucie Piché.

« Parce que le portrait de la population étudiante tout comme ses besoins sont très variés, la réussite ne peut se résumer à un chiffre ou à un type de pratique pédagogique. Enfin, il ne faut pas oublier de valoriser l’accès à l’enseignement collégial, en remettant notamment en question le système d’éducation à trois vitesses qui existe en amont », de conclure la présidente de la FEC-CSQ.

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