Où est la ministre de l'enseignement supérieur?

19 août 2020

Alors que s’amorce la rentrée collégiale, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations pressent la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, à sortir de l’ombre et l’invitent à faire part de son plan pour le retour en classe. Elles interpellent la ministre et l’exhortent à faire connaître dès maintenant les mesures sanitaires et touchant la réussite qu’elle entend mettre de l’avant.

« Après avoir navigué à vue tout le printemps afin d’assurer la réussite étudiante à distance, les profs de cégep ont besoin d’orientations claires à l’aube de cette nouvelle session qui s’amorce, notamment en ce qui concerne les mesures additionnelles de soutien et d’encadrement leur permettant de dispenser un enseignement de qualité et ainsi assurer la réussite du plus grand nombre et éviter le décrochage des jeunes. Il est minuit moins une et la ministre n’est toujours pas au rendez-vous! » – Lucie Piché, présidente de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ)

Un besoin de leadership… et de protocole sanitaire!
Alors que certains établissements ont déjà ouvert leurs portes pour l’accueil des nouveaux étudiants, la présidente de la CSQ, Sonia Ethier, s’explique mal qu’en pleine pandémie, les réseaux collégiaux et universitaires soient laissés à eux-mêmes. « La ligne de l’autonomie des établissements a été dépassée au profit de l’abandon. À l’heure actuelle, aucun protocole sanitaire en cas d’éclosion chez le personnel ou chez les étudiants n’a été décrété pour les établissements alors que le réseau scolaire dispose de balises claires à cet effet depuis plus d’une semaine. C’est l’absence totale de directives en dehors des consignes du 17 juin dernier. Si le plan n’a pas changé, peut-on au moins le savoir? Parce que, sur le terrain, il semble déjà avoir atteint ses limites. On remarque des situations très inégales d’un milieu à l’autre. Certains établissements sont à l’avant-garde alors que d’autres n’ont toujours pas suffisamment de désinfectant pour répondre à l’ensemble des besoins générés par la rentrée. Nous avons demandé une rencontre avec la ministre et sommes toujours dans l’attente afin qu’on puisse trouver des solutions au bénéfice des étudiants et du personnel », mentionne la présidente.

Des mesures pour le soutien et l’encadrement
En plus de protocoles sanitaires uniformes, la CSQ estime que, dans le contexte d’une rentrée collégiale marquée par la pandémie, le Québec ne peut se permettre de perdre des cohortes, faute d'organisation ou de ressources. En ce sens, la Centrale n’attend rien de moins que des ressources supplémentaires permettant d’offrir un soutien accru auprès des étudiants, particulièrement ceux en situation de vulnérabilité ou ayant des besoins particuliers. « Plusieurs milliers d’étudiantes et d'étudiants passeront du secondaire au collégial dans un contexte de surcharge du personnel et d’incertitude où les besoins d’accompagnement et de soutien à l’apprentissage sont plus grands que jamais. On manquait déjà de personnel avant la crise et le réseau n’a obtenu aucune garantie d’aide supplémentaire dédiée jusqu’à maintenant. Sur le seul aspect technologique, on assiste à une croissance jamais vue des besoins. La ministre annoncera-t-elle des mesures minimales pour favoriser la réussite et l’encadrement? », demande la présidente de la CSQ.

Des balises claires sur le télétravail
Parmi les mesures réclamées par la Centrale et ses fédérations, la CSQ espère que la ministre de l’Enseignement supérieur émette une consigne claire aux établissements en ce qui a trait au télétravail, particulièrement pour le personnel de soutien et professionnel. « Alors que la Santé publique encourage le recours au télétravail, certains établissements collégiaux obligent en effet l’ensemble du personnel à travailler entre leurs murs. Les disparités sont telles, sur le terrain, qu’on peut presque conclure que la rentrée se résume à “chacun pour soi”! Il y a des limites à la géométrie variable dans un contexte de pandémie et la ministre doit assumer son rôle d’instaurer des balises. Une directive de la ministre incitant le recours au télétravail du personnel serait le minimum », explique Sonia Ethier.