La Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ) demande au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur de clarifier la situation concernant les DEC bilingues. « C’est une chose, qui comporte d’ailleurs des limites, de permettre des ententes entre deux cégeps, l’un francophone et l’autre anglophone, mais c’en est une autre d’autoriser la généralisation d’un programme “de langue seconde enrichie” dans l’ensemble du réseau collégial », de déclarer la présidente de la FEC-CSQ, Lucie Piché.
Des précisions s’imposent
Rappelons que le ministère a autorisé officiellement en novembre 2019 deux programmes, qualifiés récemment dans les médias de « DEC bilingues », soit les programmes de Sciences humaines avec langue seconde enrichie (300 DO) et Sciences de la nature avec langue seconde enrichie (200 DO). Ces programmes offrent la possibilité aux étudiantes et aux étudiants de suivre deux cours de plus en langue d’enseignement et littérature dans leur langue seconde. Cela est rendu possible par la suppression de deux cours complémentaires.
Par ailleurs, alors que ces « nouveaux » programmes s’inspirent de l’offre développée par les collèges Vanier et Saint-Laurent depuis plusieurs années, les devis ministériels ne semblent pas y correspondre. Par exemple, plusieurs cours de la formation spécifique du cursus des étudiantes et étudiants du cégep Saint-Laurent sont offerts en anglais au Cégep Vanier. Or, cette possibilité n’apparaît pas dans le document du ministère et relève plutôt de l’entente entre les deux établissements. Le rapport final de ce projet-pilote aurait dû être rendu public et faire l’objet d’une consultation transparente.
« Nous avons été surpris d’apprendre qu’une entente entre deux collèges de langue distincte ait entraîné l’adoption d’un programme réseau qui pourrait s’appliquer dans un seul cégep. Outre le retrait de deux cours complémentaires qui permettent aux étudiantes et aux étudiants d’explorer des sphères de connaissances extérieures à leur programme, c’est bien sûr l’enjeu de la langue d’enseignement, et donc de la langue de travail de nos membres, qui soulève nos inquiétudes et qui nous amène à demander des précisions au ministre Roberge », d’ajouter la présidente de la FEC-CSQ.
Rappel des positions de la FEC-CSQ
En conclusion, rappelons que la FEC-CSQ a adopté en juin 2018 des propositions visant notamment à réactiver les règles de non-concurrence au sein du réseau public, particulièrement dans la région de Montréal, et permettant de répartir la croissance des effectifs entre établissements, d’assurer la consultation des syndicats et des départements en cas de signature d’entente entre établissements francophones et anglophones; de renforcer les exigences des politiques de valorisation de la langue dans les cégeps francophones et d’améliorer les mesures de soutien en français, notamment auprès des allophones et des nouvelles immigrantes et des nouveaux immigrants.