En cette semaine d’action pour le climat, qui culminera avec des manifestations partout au Québec le 27 septembre, il s’avère incontournable de souligner l’importance de se mobiliser face à une urgence que nos gouvernements ne semblent pas voir. Pourtant, comme la jeunesse d’ici et d’ailleurs dans le monde est là pour nous le rappeler, les conséquences du réchauffement climatique sont nombreuses et catastrophiques : effondrement de la biodiversité, pollution des écosystèmes marins et continentaux, surexploitation des ressources, etc. Déjà, les effets des migrations imposées par des dérèglements climatiques, les conflits liés au contrôle des ressources ou les problèmes de santé résultant notamment de l’usage des pesticides sont tragiques; il est donc urgent d’agir avant qu’il ne soit vraiment trop tard.
Cette urgence d’agir semble bien présente dans le réseau collégial au sein duquel la majorité des étudiantes et des étudiants, des profs et de l’ensemble du personnel consacreront la journée du 27 à se mobiliser : levée de cours, manifestation dans plusieurs villes du Québec, mais aussi conférences et échanges sur des thématiques environnementales sont à l’ordre du jour. S’informer, s’insurger et s’impliquer! Voici, pour reprendre une formule éprouvée, ce qui pourrait être le leitmotiv de ce vendredi dans nos cégeps. Cette mobilisation collégiale démontre encore une fois que ces institutions sont bien plus que des « boîtes à cours ». D’ailleurs, si de belles initiatives existent déjà, notamment le bannissement de l’eau embouteillée au Cégep de Sainte-Foy, la demande de retrait des investissements de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPDQ) de l’industrie des hydrocarbures ou les plantations d’arbres que notre fédération organise pour compenser nos émissions de gaz à effet de serre produites par les déplacements lors de nos instances, il faut aller plus loin.
Il est en effet nécessaire, avec la participation (et la pression!) des syndicats, de généraliser les bonnes pratiques environnementales dans la gestion des institutions publiques, d'en développer de nouvelles, mais également de s’interroger sur ce que nous pouvons faire comme profs. À cet égard, plusieurs demandes émergent à l’effet de développer davantage d’activités ou de cours en éducation relatifs à l’environnement dans les curriculums, ce qui nous apparaît être autant de pistes pertinentes à explorer.
Toutefois, ce que l’on peut faire comme prof, tout comme ce que l’on peut faire comme citoyenne ou citoyen, a ses limites. Il est indispensable que les différents paliers de gouvernement interviennent davantage pour réglementer les activités des entreprises privées (aux États-Unis, les ménages ne produiraient que 1 % des déchets à l’échelle nationale), pour développer le transport public électrique (le transport est responsable de plus de 40 % des émissions de CO2 au Québec) ou encore pour favoriser une agriculture qui respecte l’environnement et la santé des êtres vivants.
Une transition écologique doit donc s’amorcer et nous considérons que nos organisations syndicales doivent être partie prenante de celle-ci, non seulement parce qu’il s’agit de nos conditions de vie et de celles de nos familles, mais également parce qu’il faut s’assurer que cette transformation soit juste pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs au Québec ou ailleurs. La lutte aux changements climatiques doit en effet s’accompagner d’une lutte aux inégalités sociales. En d’autres mots, en se préoccupant davantage de l’avenir de l’humanité et de la planète, on se préoccupera davantage des êtres qui s’y trouvent et des effets du laissez-faire de nos gouvernements. C’est pourquoi la planète s’invite aussi dans nos institutions collégiales tout comme dans nos organisations syndicales!