Un peu d’oxygène pour la rentrée collégiale 2019

21 août 2019

Lucie Piché, présidente de la FEC-CSQ

C’est avec soulagement que le personnel enseignant du réseau collégial accueille les réinvestissements effectués par le gouvernement à l’occasion de cette rentrée 2019. C’est une bouffée d’oxygène, notamment pour les petits cégeps et les cégeps de région. Rappelons cependant que malgré certaines avancées budgétaires, le volet traitant des activités d’enseignement, pour lequel de nombreux problèmes subsistent, n’a pas été examiné dans le cadre de la révision du modèle de financement des cégeps. Il reste donc du travail à faire!

Nous souhaitons que le réseau collégial dispose désormais d’un financement stable, récurrent, afin d’assurer la pérennité des expertises qui se développent dans nos milieux et ainsi favoriser la réussite de nos étudiantes et étudiants. Les défis sont nombreux et nous espérons que la promesse, maintes fois affirmée, de faire de l’éducation une priorité absolue va se matérialiser par des actions qui auront des retombées concrètes dans nos classes.

Évolution de la population étudiante, changements technologiques et réussite éducative
On pense notamment aux étudiantes et étudiants en situation de handicap dont la proportion ne cesse de croître. On parle d’une augmentation de 700 % sur une décennie, ce qui n’a pas été sans effets sur la pratique de la profession enseignante. Il faut donc déployer toute une équipe pour accompagner ces jeunes. Il faut aussi développer des mesures concrètes pour les profs dont la tâche s’alourdit sans cesse en raison des divers modes d’apprentissage qu’il est nécessaire de déployer en classe pour favoriser la réussite du plus grand nombre. Il s’avère donc indispensable de prendre le temps d’écouter les profs afin de leur donner les moyens adéquats pour mieux répondre aux besoins des étudiantes et étudiants.

Il faut aussi s’assurer d’offrir un enseignement à la fine pointe des changements induits par l’actuelle révolution numérique et le développement de l’intelligence artificielle. On évalue que le tiers des emplois disponibles en 2030 n’existent tout simplement pas à l’heure actuelle. C’est donc dire que nous devrons constamment adapter notre enseignement à ces nouvelles réalités et c’est pourquoi la question du perfectionnement du personnel enseignant constitue à la fois une priorité et un défi.

Ce perfectionnement suppose cependant l’existence d’un personnel stable, d’où la nécessité de réduire la précarité, notamment à la formation continue, un secteur clé dans la mise à jour des connaissances pour celles et ceux qui sont déjà en emploi.

Nous croyons, à la FEC, que c’est en se basant sur les compétences des enseignantes et des enseignants que nous pouvons faire face aux nombreux enjeux auxquels est confronté le réseau des cégeps. En raison de leur expertise dans leur domaine respectif, les profs doivent être au cœur des réformes de programmes et des réflexions sur les orientations à privilégier pour l’avenir. Cette perspective nous semble être la clé de voûte pour créer une dynamique apte à favoriser la réussite de nos étudiantes et nos étudiants dans le monde de demain.

C’est en raison de ces nombreux défis que nous invitons donc le ministre Roberge à poursuivre la consolidation du réseau collégial en tablant sur notre expertise et en nous donnant les moyens de la mettre en œuvre!

Bonne rentrée à toutes et à tous!