Rivière-du-Loup - Profitant de l'ouverture du 21e congrès de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), son président, Pierre Girouard, ainsi que la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, et la vice-présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Rivière-du-Loup (SEECRDL), Sylvie Fradette, ont plaidé pour un renforcement des services publics en région, et plus particulièrement en éducation supérieure, à travers le réseau collégial.
Ainsi, le président de la FEC-CSQ a saisi l'occasion pour faire le point sur la situation dans le réseau collégial. « De nombreuses propositions issues du rapport Demers sont encore à l'étude au ministère de l'Éducation et de l'Enseignement Supérieur, concernant notamment le régime pédagogique et l'organisation de la formation continue. Or, après un changement de ministre responsable de l'enseignement supérieur trop fréquent au cours des dernières années, il est temps pour le gouvernement de donner l'heure juste concernant l'avenir du réseau collégial public », a déclaré Pierre Girouard.
Il a soutenu que de nombreux défis devront être relevés dès la prochaine rentrée. « Plusieurs discussions auront lieu dès l'automne 2016 et il faudra donc être au rendez-vous pour défendre notre vision : un réseau collégial accessible dans toutes les régions, fort de sa formation générale et non soumis aux besoins immédiats des entreprises », a ajouté le président de la FEC-CSQ.
Pour sa part, la présidente de la CSQ, Louise Chabot, a vivement dénoncé les conséquences de l'austérité gouvernementale dans les services publics en région. « Alors que le gouvernement libéral de Philippe Couillard promettait en campagne électorale de relancer l'économie de l'ensemble du Québec, aussitôt élu il a fait tout le contraire en adoptant des mesures qui ont porté un dur coup au développement économique régional aux quatre coins du Québec », a dénoncé Louise Chabot.
Louise Chabot a rappelé que le gouvernement Couillard a littéralement abandonné les régions et les a laissées à elles-mêmes en abolissant les structures de développement économique régionales : pensons notamment aux centres locaux de développement (CLD) et aux conférences régionales des élus (CRE).
De son côté, la vice-présidente du SEECRDL a témoigné de la situation dans la région du Bas-Saint-Laurent, particulièrement à Rivière-du-Loup.
« La baisse démographique a des effets importants sur l'effectif étudiant et cela est particulièrement vrai dans les cégeps de l'Est. Plusieurs programmes, qui ont de très petites cohortes d'étudiants, se retrouvent donc en difficulté. Pour cette raison, une meilleure répartition des programmes dans le réseau pourrait permettre d'assurer leur pérennité. Or, si la formation à distance peut apparaître comme un des moyens pour cela, le gouvernement ne doit pas tout miser sur cette solution pour soutenir les cégeps de région. En effet, d'une part, la réussite des élèves n'est pas tout le temps au rendez-vous avec le téléenseignement et, d'autre part, c'est bien la présence des jeunes en région qui permet aux cégeps de jouer pleinement leur rôle de pôle culturel, social et économique. Dans cette optique, l'annonce d'un budget alloué pour la mobilité étudiante est de bon augure si cela permet à des jeunes ou des adultes des milieux urbains de venir poursuivre ou compléter leurs études en région » a affirmé Sylvie Fradette.