L’accessibilité aux études supérieures au Québec : des réformes à compléter

12 décembre 2012

Le Sommet sur l’enseignement supérieur sera un événement politique important du début de l’année
2013. Important pour le Parti québécois, parce qu’il en avait fait à la fois une promesse électorale et un
moyen de sortie de crise, mais sans doute aussi primordial pour l’avenir de l’enseignement postsecondaire
québécois. Préalablement à la tenue du Sommet, acteurs sociaux, experts et individus ont été invités à se
prononcer sur quatre thèmes : la qualité, la gouvernance et le financement, la recherche et le développement
ainsi que l’accessibilité. C’est à ce dernier élément que nous consacrerons la présente note.

En choisissant le slogan « L’enseignement supérieur pour tous » pour la tenue de son Sommet, le
gouvernement met de l’avant les enjeux liés à l’accessibilité à l’enseignement supérieur. Cette question
était d’ailleurs au cœur des revendications étudiantes contre la hausse des frais de scolarité. À travers elle
s’exprimait une opposition envers un parcours scolaire prédéterminé par l’origine sociale, donnant par la
suite accès à une meilleure place dans la société. Au-delà de l’intérêt de tendre vers la gratuité scolaire (de la
maternelle à l’université pourrait-on préciser), toutes réflexions visant à améliorer la possibilité pour toutes
et tous de poursuivre ses études selon ses goûts et ses aptitudes ne peuvent faire l’économie d’un état des
lieux sur le sujet. Qu’est-ce que la nouvelle architecture du système d’éducation québécois mise en place à la
fin des années 60 a réellement permis de réaliser? Quelles nouvelles réformes mettre en œuvre pour améliorer
l’égalité des chances? Et quels sont les liens entre inégalités scolaires et inégalités sociales? Finalement,
il s’agit d’élargir le débat, car on ne peut pas s’interroger sur l’entrée à l’université sans remettre en question
l’impact d’un parcours scolaire antérieur déjà très sélectif et sans se demander non plus ce qu’il advient des
exclus du système éducatif.

Pour en arriver à soulever des pistes d’action en réponse à ces questions, nous rappellerons tout d’abord
comment le système d’éducation québécois a connu un certain épuisement après les transformations et investissements
majeurs des années 1960 et 1970. Nous tenterons, par la suite, de dresser un portrait de l’évolution
de l’accessibilité à l’université selon le genre, le sexe et l’origine sociale. Cela nous amènera à conclure à une
démocratisation inachevée de l’enseignement supérieur au Québec.

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Source : Institut de recherche en économie contemporaine (IREC)